Témoignage de R.
« Moi qui avais peur de tout… j’ai adoré accoucher »
Avant mon accouchement, j’étais une future maman pleine d’angoisses. Depuis toute petite, j’ai la phobie du monde médical. À l’adolescence déjà, l’idée d’accoucher me terrifiait. Pendant ma grossesse, mes peurs étaient centrées sur la santé du bébé : peur de le perdre, peur qu’il naisse malade ou handicapé. J’étais tellement absorbée par ces angoisses que je pensais finalement peu au jour de l’accouchement.
Côté préparation, j’ai suivi les cours classiques avec une sage-femme, mais je n’ai pas eu le feeling, je ne les ai pas trouvés très utiles. J’ai fait quelques séances d’hypnose, mais plutôt centrées sur mes angoisses que sur la naissance elle-même. J’étais aussi suivie par une psychologue, car neuf mois d’angoisse, c’est très long.
Puis, tout a commencé plus tôt que prévu. Mon terme était fixé presque trois semaines plus tard, et pourtant, une nuit, mes contractions sont devenues différentes. Au départ, je pensais que c’était une fausse alerte, mais très vite, j’ai perdu les eaux. Cette fois, plus de doute : bébé arrivait.
J’ai eu du mal à encaisser la nouvelle. Quelques heures avant, on me disait que ce n’était pas pour tout de suite, et là on m’annonçait que je ne ressortirais pas de la maternité sans mon bébé ! C’était un choc : je n’étais pas prête psychologiquement. L’excitation se mélangeait à l’appréhension.
Les contractions sont vite devenues très intenses, difficiles à gérer. Moi qui voulais essayer sans péridurale, j’ai craqué. J’avais envie de vomir, je pleurais, je n’arrivais plus à me concentrer. On m’a conseillé un bain pour m’aider à tenir et à ouvrir le col. Ça m’a soulagée un moment, mais la douleur est revenue plus forte. Quand enfin j’ai pu avoir la péridurale, j’ai ressenti un immense soulagement. C’était comme retrouver de l’air après avoir été sous l’eau trop longtemps.
À partir de là, tout s’est enchaîné très vite. Quelques heures plus tard, je sens que ça pousse fort. La sage-femme me dit que le bébé est là, déjà engagé. Je commence à pousser. J’étais tellement bien sous péridurale que je discutais en même temps que je poussais ! L’équipe me disait que je gérais très bien. En moins de 20 minutes, mon bébé était dans mes bras.
La rencontre… c’était magique. Je me suis sentie submergée par l’émotion et le soulagement. Après 9 mois d’angoisse, voir mon bébé en pleine forme, c’était la plus belle récompense. Découvrir son sexe, le serrer contre moi, c’était le plus beau jour de ma vie.
Bien sûr, l’après n’a pas été simple. J’ai eu des éraillures internes à recoudre, un hématome très douloureux, et l’allaitement a mis du temps à se mettre en place. J’ai aussi traversé un petit baby blues, avec la fatigue et la chute d’hormones. Mais malgré tout, le souvenir de mon accouchement reste merveilleux.
J’ai toujours eu peur du médical, et pourtant, j’ai adoré accoucher. L’équipe a été d’une bienveillance incroyable, elles m’ont rassurée, encouragée, accompagnée dans les moments difficiles. Je ne voulais même plus quitter la maternité, moi qui avais toujours redouté cet environnement.
Ce que je voudrais dire aux futures mamans :
Ne vous laissez pas envahir par les récits effrayants des autres. Chaque grossesse, chaque accouchement est unique. Faites-vous confiance, écoutez-vous. Moi qui étais terrorisée, j’ai finalement vécu le plus beau jour de ma vie. J’y repense très souvent et j’aimerais le revivre tellement c’était magique.