🌸 Témoignage de Marine – “J’ai accouché sans douleur… et voici mon secret.” 🌸

Bonjour, je m’appelle Marine et je suis maman de deux enfants.
J’ai accouché sans douleur.
Et mon secret, je vous le livre ici…


Mon aîné est né il y a quatre ans, après un travail long et une naissance elle aussi assez difficile. J’avais un projet d’accouchement physiologique… mais sans être très au clair sur ce que cela signifiait réellement.

Après une rencontre, à quatre mois, avec une sage-femme de l’hôpital – pas très concluante – j’ai finalement croisé la route de Mlle C., qui devait m’aider avec l’acupuncture pour mon sommeil.
Mais, lors de cette rencontre, j’ai entendu le discours que j’attendais pour mon accouchement… Celui que je rêvais.

Les mois ont passé, entre lectures et préparation.
Ce qui n’était alors qu’un amuse-bouche d’un monde que je frôlais… est devenu, peu à peu, une passion.


Après de longues heures de travail et des allers-retours à l’hôpital, j’ai vécu un accouchement en équipe, en couple.
J’ai fini par avoir la péridurale. Et j’ai pu donner la vie dans un mélange de joie, de puissance et d’amour.
Le véritable bliss.

Mais malgré cette belle expérience, il me manquait encore des outils :
Pour mieux traverser le travail, avoir davantage confiance, et surtout, apprivoiser la « douleur ».


Il y a six mois, j’ai mis au monde mon deuxième enfant.
Ma fille est née par voie basse, sans péridurale… et sans douleur.

Non, je n’ai pas oublié ce que c’était.
Je l’ai réellement vécu comme une expérience de puissance.

Sans douleur ne veut pas dire sans intensité, ni sans réactions.
Mais je n’ai pas perçu les sensations comme quelque chose de douloureux.

Et pourtant… j’ai accouché à 20h30, sur le parking de l’hôpital, uniquement accompagnée de mon mari.
Les soignants sont arrivés après… alors que ma fille était déjà dans ses bras.


Oui, il y a eu du calme, des rires, une tempête intérieure et aussi des moments de découragement.
Mais j’ai aussi pu liredanserme reposer, et surtout :
gérer le travail à ma manière.

Le travail a commencé à 3h du matin, pour durer toute la journée, jusqu’au bain du soir.
Ma balade a été parfaite : un pas après l’autre, sans regarder l’heure.
Entourée de ma famille, la journée a filé…
Et je l’ai traversée grâce à mes outils.


J’ai eu la chance d’être accompagnée en hypnonatal pendant ma grossesse.
Plusieurs des outils appris m’ont soutenue tout au long de ce chemin.

Il y a eu aussi mes lectures, notamment la BD de Lucile Gomez, et le fait de bouger : grâce au yoga et au Pilates, j’ai appris à écouter mon corps pendant la grossesse – et pendant le travail.


Je suis dans mon bain.
Mon mari comprend que je suis dans la phase de désespérance. Il ne dit rien, mais je le sens : il accélère discrètement le départ.

Dans la voiture, je suis en position de Gasquet.
À chaque contraction, je m’enfuis intérieurement dans ma musique.
Je visualise ma “péridurale intérieure”.
La puissance m’habite.

Puis vient un moment étrange.
Je me tais.
Mon mari conduit, inquiet, car les cris et la force se sont tu pendant quelques minutes.
Je suis dans le repos, celui juste avant la poussée.


La poche des eaux rompt dans la voiture.
Les positions sont improbables, mon corps cherche de l’espace… contenu dans un habitacle de voiture.

On arrive.
Je n’en peux plus.
Je dois sortir.

Mais mon mari se gare devant une porte des urgences… fermée.
Trop tard pour changer.

Le temps que le personnel nous trouve… tout est déjà en train de se jouer.
Nous sommes deux. Il fait nuit. Je sors.
Une contraction arrive. Je comprends :

S’ils n’arrivent pas à temps… j’accoucherai dehors.

Je tourne la tête.
Je vois une serviette.
Je la plie. Je la mets sous mes genoux.
Une nouvelle contraction.
C’est la couronne, comme dirait Lucile Gomez.

Je baisse mon legging, ma culotte.
Je sens sa tête.
Le monde s’éteint autour de moi.
Je suis dans mes retranchements, tout le reste n’a plus d’importance.

De l’extérieur, mon mari me dira qu’il avait l’impression que je m’ouvrais en deux


La tête passe.
Le monde est sur pause.
Mes doigts se souviennent encore de son crâne, de ses petits cheveux.

Je cherche son cou, je ne sens pas le cordon.
Je suis stone d’amour, dans le bliss.

J’entends une voix au loin :

“Pousse ! Je vois la tête !”

Je réponds doucement :

“Tout va bien…”

Une nouvelle contraction.
C’est le corps… et la fin de la poche des eaux.
Splash.
Puis, elle pleure.


Pas le temps de la rencontrer.

Tout le monde arrive.
La précipitation.
Et là… plus rien ne sera naturel pendant deux heures.

La véritable douleur, c’est maintenant :

Je suis séparée de mon enfant que je n’ai pas encore rencontré.

Elle part en peau à peau avec son papa.
Moi, je pars pour une révision utérine.


On se retrouve enfin, quand tout s’apaise.
Le grand huit émotionnel ralentit.
On se découvre.
On fait peau à peau.
L’allaitement se met en place.

Et le bliss revient.
Nous sommes un tout, à trois.



Merci la vie.
Merci mon corps.
Merci à moi.